Pour un conjoint
Titre : Douce vendange
Auteur : Rabindranath Tagore
Date : 1910
A : Un conjoint
Forme : Texte extrait du roman « l’offrande lyrique »
Longueur : Court
Thématique : Acceptation/Vie accomplie
Texte : Le jour où la mort viendra frapper à ta porte, quel présent lui offriras-tu ?
Je placerai devant la visiteuse la pleine coupe de ma vie – certes je ne souffrirai pas qu’elle reparte les mains vides.
Et la douce vendange de tous mes jours d’automne et de toutes mes nuits d’été ; de ma vie affairée et les moissons et les glanures, au terme de mes jours je les placerai devant elle – quand, à ma porte, viendra frapper la mort.
Titre : La tombe dit à la rose
Auteur : Victor Hugo
Date : 1837
A : Un conjoint
Forme : poème extrait de « Les voix intérieures »
Longueur : Court
Thématique : Esperance/eternité
Texte : La tombe dit à la rose :
– Des pleurs dont l’aube t’arrose
Que fais-tu, fleur des amours ?
La rose dit à la tombe :
– Que fais-tu de ce qui tombe
Dans ton gouffre ouvert toujours ?
La rose dit : – Tombeau sombre,
De ces pleurs je fais dans l’ombre
Un parfum d’ambre et de miel.
La tombe dit : – Fleur plaintive,
De chaque âme qui m’arrive
Je fais un ange du ciel !
Titre : Ensemble
Auteur : Théodore de Banville
Date : 1846
A : Un conjoint
Forme : Texte extrait du roman « Les Stalactites »
Longueur : Court
Thématique : Amour Eternel / Eternité
Texte : Oh ! Quand la mort que rien ne saurait apaiser,
Nous prendra tous les deux dans un dernier baiser,
Et jettera sur nous le manteau de ses ailes,
Puissions-nous reposer sous deux pierres jumelles
Puissent les fleurs de rose aux parfums embaumés
Sortir de nos deux corps qui se sont tant aimés,
Et nos âmes fleurir ensemble, et sur nos tombes
Se becqueter longtemps d’amoureuses colombes !
Titre : La main
Auteur : Charles Van Lerberghe
Date : 1884
A : Un conjoint
Forme : Poème « La mort »
Longueur : Court
Thématique : Fin de vie / Acceptation
Texte : Oh ! Que sa main est petite et blanche !
On dirait une fleur qui penche…
Elle repose, elle dort,
Elle a touché la mort,
Elle est vide, et toute légère,
Elle a accompli son sort sur la terre.
Tu peux la prendre, ô Seigneur !
Elle a touché le bonheur…
La lune brille sur son visage,
Et ses yeux sont pleins de nuages.
Sa bouche pose, entrouverte et paisible,
Comme au bord d’une coupe invisible.
On a couché ses longs bandeaux
Comme des blés sous une faulx.
Lentement sans bruit, sans secousse,
La porte s’ouvre sur la nuit douce…
Titre : À la rencontre des bien-aimés
Auteur : Poème de Kabylie
Date : Inconnu
A : Un conjoint
Forme : Poème
Longueur : Moyen
Thématique : Absence/Tristesse
Texte : Qu’on aimerait suivre les âmes
Au pays où elles s’enfuient.
Je marcherais la nuit, le jour,
Et les cieux je parcourrais
Pour voir les bien-aimés
Qui m’ont laissée le cœur blessé.
Qui voudrait m’accompagner
Au pays où se trouvent les âmes ?
Nous irions à leur recherche
Et nous mêlant aux oiseaux,
Nous nous élèverions en plein ciel
Vers mes enfants bien-aimés.
Qu’on aimerait suivre les âmes
Au pays où elles s’enfuient.
J’irais à travers les cieux,
Cheminant avec les étoiles,
À la rencontre des bien-aimés
Par qui mon cœur est endeuillé.
Titre : Puisque j’ai mis ma lèvre à ta coupe encor pleine
Auteur : Victor Hugo
Date : 1835
A : Un conjoint
Forme : Poème
Longueur : Long
Thématique : Gratitude/amour Eternel
Texte : Puisque j’ai mis ma lèvre à ta coupe encore pleine ;
Puisque j’ai dans tes mains posé mon front pâli ;
Puisque j’ai respiré parfois la douce haleine
De ton âme, parfum dans l’ombre enseveli ;
Puisqu’il me fut donné de t’entendre me dire
Les mots où se répand le cœur mystérieux ;
Puisque j’ai vu pleurer, puisque j’ai vu sourire
Ta bouche sur ma bouche et tes yeux sur mes yeux ;
Puisque j’ai vu briller sur ma tête ravie
Un rayon de ton astre, hélas ! voilé toujours ;
Puisque j’ai vu tomber dans l’onde de ma vie
Une feuille de rose arrachée à tes jours ;
Je puis maintenant dire aux rapides années :
– Passez ! passez toujours ! je n’ai plus à vieillir !
Allez-vous-en avec vos fleurs toutes fanées ;
J’ai dans l’âme une fleur que nul ne peut cueillir !
Votre aile en le heurtant ne fera rien répandre
Du vase où je m’abreuve et que j’ai bien rempli.
Mon âme a plus de feu que vous n’avez de cendre !
Mon cœur a plus d’amour que vous n’avez d’oubli !