Pour un être aimé disparu

Titre : Le livre de la vie
 

Auteur : Alphonse de Lamartine
Date : 1888
A : Un être aimé disparu
Forme : Poème
Longueur : Court
Thématique : Acceptation/Temps qui passe

Texte : Le livre de la vie est le livre suprême
Qu’on ne peut ni fermer, ni ouvrir à son choix
Le passage attachant ne s’y lit pas deux fois
Mais le feuillet fatal se tourne de lui-même
On voudrait revenir à la page que l’on aime
Et la page où l’on meurt est déjà sous vos doigts

Titre : Sur la mort de Marie

Auteur : Pierre de Ronsard
Date : 1556
A : Un être aimé disparu
Forme : Poème tiré du recueil « Second livre des Amours »
Longueur : Court
Thématique : Tristesse/Absence

Texte : Comme on voit sur la branche au mois de mai la rose
En sa belle jeunesse, en sa première fleur,
Rendre le ciel jaloux de sa vive couleur,
Quand l’aube de ses pleurs au point du jour l’arrose.

La grâce dans sa feuille, et l’amour se repose,
Embaumant les jardins et les arbres d’odeur ;
Mais, battue ou de pluie, ou d’excessive ardeur,
Languissante elle meurt, feuille à feuille déclose.

Ainsi en ta première et jeune nouveauté,
Quand la Terre et le Ciel honoraient ta beauté,
La Parque t’a tuée, et cendre tu reposes.
Pour obsèques reçois mes larmes et mes pleurs,

Ce vase plein de lait, ce panier plein de fleurs,
Afin que vif et mort ton corps ne soit que roses.

Titre : La vie

Auteur : Sénèque
Date : 63-64 ap JC
A : Un être aimé disparu
Forme : Texte extrait d’une lettre« Les Lettres à Lucilius »
Longueur : Court
Thématique : Acceptation / Optimisme

Texte : La vie c’est une pièce de théâtre : ce qui compte ce n’est pas qu’elle dure longtemps mais qu’elle soit bien jouée. [...]

Notre erreur, c’est de voir la mort devant nous. Pour l’essentiel, elle est déjà passée. [...] Tu seras moins dépendant de demain si tu t’empares d’aujourd’hui.

On remet la vie à plus tard. Pendant ce temps, elle passe.

Titre : Les contemplations

Auteur : Victor Hugo
Date : 1853
A : Un être aimé disparu
Forme : Citation d’un poème des contemplations
Longueur : Court
Thématique : Amour

Texte : Les morts, ce sont les cœurs qui t’aimaient autrefois.

Titre : Inconnu

Auteur : Lao-Tseu
Date : 6e ou 5e siècle av. J.-C.
A : Un être aimé disparu
Forme : Citation
Longueur : Court
Thématique : Spiritualité


Texte : Les hommes sont différents dans la vie, semblables dans la mort.

Titre : Inconnu

Auteur : Léonard de Vinci
Date : 1452 - 1519
A : Un être aimé disparu
Forme : Citation
Longueur : Court
Thématique : Sérénité / Espoir / Spiritualité

Texte : Comme une journée bien remplie nous donne un bon sommeil, une vie bien remplie nous mène à une mort paisible.

Titre : Inconnu

Auteur : Confucius
Date : 551-479 av. J.-C 
A : Un être aimé disparu
Forme : Citation
Longueur : Court
Thématique : Sagesse / Acceptation / Spiritualité


Texte : Quand l’oiseau est près de mourir, son chant devient triste ; quand l’homme est près de mourir, ses paroles portent l’empreinte de la vertu

Titre : Mémoires d'outre-tombe

Auteur : François-René de Chateaubriand
Date : 1848
A : Un être aimé disparu
Forme : Extrait du roman Mémoires d'outre-tombe
Longueur : Court
Thématique : Eternité / Présence éternel

Texte : Les vivants ne peuvent rien apprendre aux morts ; les morts, au contraire, instruisent les vivants.

Titre : Inconnu

Auteur : Cicéron
Date : 106 av - 43 av. J.-C.
A : Un être aimé disparu
Forme : Citation
Longueur : Court
Thématique : Eternité / Souvenir

Texte : La vie des morts consiste à survivre dans l’esprit des vivants.

Titre : Essais 1

Auteur : Michel de Montaigne
Date : 1580
A : Un être aimé disparu
Forme : Extrait du roman « Essais I »
Longueur : Court
Thématique : Fatalité / Finalité


Texte : Tous les jours vont à la mort, le dernier y arrive.

Titre : Souvenirs entomologiques

Auteur : Jean-Henri Fabre
Date : entre 1879 et 1907
A : Un être aimé disparu
Forme : Citation extrait du roman « Souvenirs entomologiques »
Longueur : Court
Thématique : Cycle 

Texte : Tout finit quand tout recommence, tout meurt afin que tout vive.

Titre : Emmeline

Auteur : Alfred de Musset
Date : 1837
A : Un être aimé disparu
Forme : Citation extrait du roman  « Emmeline »
Longueur : Court
Thématique : Amour / Absence


Texte : Ce n’est quelquefois qu’en perdant ceux qu’on aime qu’on sent combien on les aimait.

Titre : Essai I

Auteur : Michel de Montaigne
Date : 1580
A : Un être aimé disparu
Forme : Essai I
Longueur : Court
Thématique : Acceptation

Texte : Je veux qu’on agisse, et qu’on allonge les offices de la vie tant qu’on peut : et que la mort me trouve plantant mes choux, mais nonchalant d’elle, et encore plus de mon jardin imparfait.

Titre : Journal de Jules Renard

Auteur : Jules Renard
Date : 1905
A : Un être aimé disparu
Forme : Citation extrait d’un Journal 
Longueur : Court
Thématique : Souvenir 


Texte : Les défauts de nos morts se fanent, leurs qualités fleurissent, leurs vertus éclatent dans le jardin de notre souvenir.

Titre : Présence 

Auteur : Victor Hugo
Date : 1802-1885
A : Un être aimé disparu
Forme : Eloge funèbre (texte en prose) 
Longueur : Long
Thématique : Eternité/Acceptation

Texte : Va, âme !
Le prodige de ce grand départ céleste qu’on appelle la mort, c’est que ceux qui partent ne s’éloignent point. Ils sont dans un monde de clarté, mais ils assistent, témoins attendris, à notre monde de ténèbres. Ils sont en haut et tout près. Oh ! qui que vous soyez, qui avez vu s’évanouir dans la tombe un être cher, ne vous croyez pas quittés par lui. Il est toujours là. Il est à côté de vous plus que jamais. La beauté de la mort, c’est la présence. Présence inexprimable des âmes aimées, souriant à nos yeux en larmes. L’être pleuré est disparu, non parti. Nous n’apercevons plus son doux visage ; nous nous sentons sous ses ailes. Les morts sont les invisibles, mais ils ne sont pas les absents.

Rendons justice à la mort. Ne soyons point ingrats envers elle.
Elle n’est pas, comme on le dit, un écroulement et une embûche. C’est une erreur de croire qu’ici, dans cette obscurité de la fosse ouverte, tout se perd. Ici, tout se retrouve. La tombe est un lieu de restitution. Ici l’âme ressaisit l’infini ; ici elle recouvre sa plénitude ; ici elle rentre en possession de toute sa mystérieuse nature ; elle est déliée du corps, déliée du besoin, déliée du fardeau, déliée de la fatalité. La mort est la plus grande des libertés. Elle est aussi le plus grand des progrès. La mort, c’est la montée de tout ce qui a vécu au degré supérieur. Ascension éblouissante et sacrée. Chacun reçoit son augmentation. Tout se transfigure dans la lumière et par la lumière.

Titre : Souvenir

Auteur : Alphonse de Lamartine
Date : 1820
A : Un être aimé
Forme : Poème extrait du recueil « Méditations poétiques »
Longueur : Long
Thématique : Amour éternel

Texte : En vain le jour succède au jour
Ils glissent sans laisser de trace ;
Dans mon âme rien ne t’efface,
Ô dernier songe de l’amour !

Je vois mes rapides années
S’accumuler derrière moi,
Comme le chêne autour de soi
Voit tomber ses feuilles fanées.

[...]
Mais ta jeune et brillante image,
Que le regret vient embellir,
Dans mon sein ne saurait vieillir
Comme l’âme, elle n’a point d’âge.

Non, tu n’as pas quitté mes yeux ;
Et quand mon regard solitaire
Cessa de te voir sur la terre,
Soudain je te vis dans les cieux.

Là, tu m’apparais telle encore
Que tu fus à ce dernier jour,
Quand vers ton céleste séjour
Tu t’envolas avec l’aurore.

Ta pure et touchante beauté
Dans les cieux même t’a suivie ;
Tes yeux, où s’éteignait la vie,

Rayonnent d’immortalité !

[...]

Du soleil la céleste flamme

Avec les jours revient et fuit ;

Mais mon amour n’a pas de nuit,

Et tu luis toujours sur mon âme.

[...]

Titre : Clair soit le havre de ton âme !

Auteur : George Byron
Date : 1808
A : Un être aimé disparu
Forme : poème
Longueur : Moyen
Thématique : Espérance/Amour éternel

Texte : Clair soit le havre de ton âme
Nul esprit plus cher que le tien
Ne jaillit de son mortel frein
Dans les orbes saints pour briller.
Ci-bas tu ne fus que divine,
Comme sera toujours ton âme;
Que notre chagrin ne se plaigne,
Lorsqu'il sait ton Dieu avec toi.
Légère soit l’herbe à ta tombe !
Et sa verdure d’émeraude ;
Que ne plane ombre des Ténèbres
Sur ce qui te rappelle à nous.
Qu’arbre toujours vert, jeunes fleurs,
Du lit de ton repos jaillissent :
Mais n’y voyons cyprès ni ifs ;
Pourquoi, aux saints, donner des pleurs ?

Titre : Maison de famille

Auteur : Antonin-Dalmace Sertillanges
Date : 1863-1948
A : Un être aimé disparu
Forme : Prière
Longueur : Moyen
Thématique : Esperance/Eternité

Texte : Lorsqu’un être cher nous quitte
La famille ne se détruit pas,
Elle se transforme.
Une part d’elle va dans l’invisible...
On croit que la mort est une absence
Alors qu’elle est une « présence secrète ».
On croit qu’elle crée une infinie distance
Alors qu’elle supprime toute distance en ramenant
À l’esprit ce qui se localisait dans la chair...
Plus il y a d’êtres qui ont quitté le foyer,
Plus les survivants ont d’attaches célestes.
Le ciel n’est plus uniquement peuplé d’anges.
De saints inconnus du Dieu mystérieux,
Il devient familier.
C’est la maison de famille en son étage supérieur,
Et du haut en bas, le souvenir, les appels, se répondent

Titre : Je te reconnaîtrai 

Auteur : Inconnu
Date : Inconnu
A : Un être aimé disparu
Forme : Poème
Longueur : Moyen
Thématique : Amour éternel / Gratitude

Texte : Nous sommes deux rivières dont
les eaux sont mêlées dans l’unique océan.
Même si trop de larmes ont sillonné de rides
le creux de tes paupières,
même si la douleur et tous nos désespoirs
ont fait de tes cheveux des filaments de givre,
je te reconnaîtrai.
Et même si le poids des années de chagrin
a courbé tes épaules
à force de chercher de tout petits morceaux de joie
et de tendresse,
aux cendres du passé,
je te reconnaîtrai.
Même si ton regard a usé son éclat,
s’est terni pour toujours,
tant il a contemplé de misère et de haine, et tant d’obscurité,
même en tout cela, je te reconnaîtrai.
Nous sommes deux rivières
dont les eaux sont mêlées dans l’unique océan,
et rien ne pourra jamais plus nous séparer.
Même au-delà du temps, je te reconnaîtrai.

Titre : Une écorce abandonnée

Auteur : Antoine de Saint-Exupéry
Date : 1943
A : Un être aimé disparu
Forme : Extrait de roman (le petit prince)
Longueur : Moyen
Thématique : Acceptation 

Texte : Cette nuit-là je ne le vis pas se mettre en route. Il s’était évadé sans bruit. Quand je réussis à le joindre il marchait décidé, d’un pas rapide. Il me dit seulement :
– Ah ! tu es là...
Et il me prit par la main. Mais il se tourmenta encore :
– Tu as eu tort. Tu auras de la peine. J’aurai l’air d’être mort et ce ne sera pas vrai...
Moi je me taisais.
– Tu comprends. C’est trop loin. Je ne peux pas emporter ce corps-là. C’est trop lourd.
Moi je me taisais.
– Mais ce sera comme une vieille écorce abandonnée. Ce n’est pas triste les vieilles écorces...
Moi je me taisais.

Titre : Demain, dès l’aube...

Auteur : Victor Hugo
Date : 1802-1885
A : Un être aimé disparu
Forme : Poème
Longueur : Moyen
Thématique : Absence/Tristesse/Amour éternel

Texte : Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends.
J’irai par la forêt, j’irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au-dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j’arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.

Titre : Des gens de tous les jours

Auteur : Anonyme
Date : Inconnu
A : Un être aimé disparu
Forme : Poème
Longueur : Moyen
Thématique : Gratitude

Texte : Il y a des gens comme ça,
qui respirent le calme
le calme et la tranquillité.
Il y a des gens qui sont
Comme des lumières dans la nuit,
Comme des braseros au plus fort de l’hiver.
Des gens qui, lorsqu’ils vous regardent,
Tout s’apaise.
Quand ils parlent
Tout en nous se fait attente, écoute !
Quand ils vous tendent la main,
on a envie d’être meilleur...
Oh ! ce ne sont ni des héros, ni des gens célèbres.
Ce sont des gens de tous les jours,
Des petites gens comme on dit,
Mais des géants de cœur.
Ces gens-là ne font ni grandes phrases,
Ni grands discours.
Ils sont là, un point c’est tout, et ça suffit !

Titre : L’aube est moins claire…

Auteur : Victor Hugo
Date : 1856
A : Un être aimé disparu
Forme : Poème du recueil  Les Contemplations
Longueur : Moyen
Thématique : Temps qui passe

Texte : L’aube est moins claire, l’air moins chaud, le ciel moins pur ;
Le soir brumeux ternit les astres de l’azur.
Les longs jours sont passés ; les mois charmants finissent.
Hélas ! voici déjà les arbres qui jaunissent !
Comme le temps s’en va d’un pas précipité !
Il semble que nos yeux, qu’éblouissait l’été,
Ont à peine eu le temps de voir les feuilles vertes.
Pour qui vit comme moi les fenêtres ouvertes,
L’automne est triste avec sa bise et son brouillard,
Et l’été qui s’enfuit est un ami qui part.
Adieu, dit cette voix qui dans notre âme pleure,
Adieu, ciel bleu ! Beau ciel qu’un souffle tiède effleure !
Voluptés du grand air, bruit d’ailes dans les bois,
Promenades, ravins pleins de lointaines voix,
Fleurs, bonheur innocent des âmes apaisées,
Adieu, rayonnements ! Aubes ! Chansons ! Rosées !
Puis tout bas on ajoute : ô jours bénis et doux !
Hélas ! Vous reviendrez ! Me retrouverez-vous ?

Titre : Etre vivants

Auteur : Anonyme
Date : Inconnu
A : Un être aimé disparu
Forme : Poème
Longueur : Moyen
Thématique : Acceptation

Texte : Être vivants
Sans s’occuper de l’air du temps
Vivre l’instant
À tout moment réinventé
Être vivants
Sans se courber d’où vient le vent
Vivre au présent
Dans la stridente Liberté
De la cigale de l’été
Être vivants
Sans s’accrocher au « bon » vieux temps
Vivre accueillants
L’irrésistible nouveauté
De l’inusable Éternité
Être vivants
Sans être mous et dépendants
Être muants
Vers la plus pure Humanité
Et mourir d’avoir Existé...

Titre : Le feu ne peut s’éteindre

Auteur : Tchouang Tseu
Date : Vers 369 av. J.-C.
A : Un être aimé disparu
Forme : Texte
Longueur : Moyen
Thématique : Acceptation 

Texte : Lorsque Lao Tseu mourut, son disciple Chin Tsi dit, voyant des gens se lamenter autour du corps :
– Il ne faut pas entrer dans les entraves de la superstition et augmenter la somme des émotions humaines.
Le maître est venu parce que c’était son temps de naître ; il est parti parce que c’était son temps de mourir.
Pour ceux qui acceptent ainsi le phénomène de la vie et de la mort, et s’adaptent aux circonstances, tristesse et lamentations n’ont pas de sens.
Les Anciens disaient de celui qui venait de mourir que son attache venait d’être déliée, fil dans l’air. Le combustible s’est consumé mais le feu peut être transmis et il est en fait impossible de le voir s’éteindre.

Titre : Écoute

Auteur : Conte africain
Date : Inconnu
A : Un être aimé disparu
Forme : Texte extrait d’un roman
Longueur : Moyen
Thématique : Espérance/ Acceptation / Eternité

Texte : Écoute les êtres et les choses,
Écoute la voix du feu, la voix de l’eau,
Écoute dans le buisson le vent en sanglots,
Ceux qui sont morts ne sont pas vraiment partis ?
Ils sont dans l’ombre qui s’éclaire, et dans l’ombre qui s’épaissit,
Ils sont dans l’arbre qui frémit, ils sont dans le bois qui gémit,
Ils sont dans l’eau jaillissante, ils sont dans l’eau qui dort,
Ils sont dans le silence ; ils nous invitent à écouter
La fragile musique de la vie,
Celle qui continue en nous, celle que ton souvenir accompagne,
Celle que nous essayons d’adoucir pour nos amis dans la peine.
La vie n’est qu’un passage encombré de nuages
Laissez passer l’orage, retrouvez le courage,
Alors il restera l’image d’un merveilleux voyage

Titre : Adieu

Auteur : Alfred de Musset
Date : 1850
A : Un être aimé disparu
Forme : Poème extrait du recueil « Poésies nouvelles »
Longueur : Moyen
Thématique : Chagrin / Deuil

Texte : Adieu ! Je crois qu'en cette vie 
Je ne te reverrai jamais. 
Dieu passe, il t'appelle et m'oublie; 
En te perdant je sens que je t'aimais. 
Pas de pleurs, pas de plainte vaine. 
Je sais respecter l'avenir. 
Vienne la voile qui t'emmène, 
En souriant je la verrai partir. 
Tu t'en vas pleine d'espérance, 
Avec orgueil tu reviendras; 
Mais ceux qui vont souffrir de ton absence, 
Tu ne les reconnaîtras pas. 
Adieu ! Tu vas faire un beau rêve 
Et t'enivrer d'un plaisir dangereux; 
Sur ton chemin l'étoile qui se lève 
Longtemps encore éblouira tes yeux. 
Un jour tu sentiras peut-être 
Le prix d'un coeur qui nous comprend, 
Le bien qu'on trouve à le connaître, 
Et ce qu'on souffre en le perdant.

Titre : Le navire

Auteur : William Blake
Date : 1757 - 1827
A : Un être aimé disparu
Forme : Texte
Longueur : Moyen
Thématique : Eternité / Passage

Texte : Voici que je me tiens sur le rivage de la mer. 
Un navire appareille. 
Il déploie ses voiles blanches à la brise du matin et cingle vers l'océan. 
C'est là un objet de beauté, et je restais à le regarder jusqu'à ce qu'enfin, il s'efface à l'horizon, et que quelqu'un à mes côtés dise : « Il est parti ». 
Parti où ? Parti de ma vue, c'est tout. 
Il garde la même taille, mâts, bastingage, et coque, que lorsque je le voyais, et il est tout aussi capable de porter son fardeau et son fret vivant à sa destination. 
Qu'il diminue, qu'il échappe totalement à ma vue, voilà qui est en moi, pas en lui ; 
Et juste au moment où quelqu'un dit à mes côtés : « il est parti », voici que d'autres le regardent venir et d'autres voies s'élèvent : « Le voici, il vient ». 
C'est cela qu'on appelle mourir. 

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