Mes parents se sont fait construire un caveau où ils reposent l’un à côté de l’autre
“Mes parents étaient un couple fusionnel. Ils ne se quittaient jamais. Ils ont eux-mêmes conçu leur tombe de leur vivant pour s’assurer de ne jamais se quitter. Ils ont fait construire un caveau deux places où ils reposeraient l’un à côté de l’autre. D’ailleurs, leur testament indiquait la place de chacun, la même que dans leur lit. Mon père a choisi en matière brute pour rappeler la roche. Dessus, il a fait reproduire un dessin qui représente un couple qui s’enlace et sur le monument, une fleur qu’il dessinait souvent à ma mère quand il lui laissait des petits mots. Leur tombe reflète parfaitement l’amour immense qu’ils se portaient. ”
Agathe, 55 ans
Un monument en granit bleuté
“Pour la tombe de mon grand-père, nous avons choisi une pierre tombale en granit bleuté sur laquelle son nom a été gravé à la feuille d’or. Quand ma grand-mère est décédée deux ans après, nous avons ajouté une stèle en forme de cœur pour symboliser leur amour.”
Octavie, 43 ans
Un arbre de vie entouré de deux colombes pour mon frère
“Mon frère est décédé brutalement à l’âge de 20 ans. Nous étions très proches. Suite à sa crémation, nous avions besoin d’un lieu pour nous recueillir. Il repose dans une cavurne au cimetière du village de notre enfance, là où vivent mes parents. Nous avons mis beaucoup de temps à choisir la façon dont on souhaitait décorer sa tombe. Ce n’est que huit mois après les obsèques que nous sommes retournés voir le conseiller funéraire qui nous avait aidé à organiser les funérailles. Avec lui, nous avons pu évoquer qui était mon frère, ce qui le symbolisait le mieux. Faire graver sa tombe est apparu comme une évidence. Nous avons choisi un arbre de vie, que j’ai fait entourer de colombes qui nous représentent moi et ma sœur, liés à jamais avec notre frère."
Simon, 57 ans
Ils ont fait graver des mots d’amour sur leur tombe
“Ma sœur et son mari vivaient au Portugal mais ils souhaitaient reposer dans le village où ils ont grandi. Alors que tout allait bien pour eux, ma sœur avait pris contact avec une agence funéraire en France pour réserver une concession et dessiner leur monument. Une tombe à deux places sur laquelle chacun d’eux a rédigé un témoignage d’amour pour l’autre. Leurs mots sont, aujourd’hui, gravés dans la pierre et je ne lasse pas de les relire quand je viens me recueillir sur leur tombe.”
Chantale, 78 ans
Un avion sur la stèle de mon mari, pilote de ligne
“Mon mari avait 45 ans quand il est décédé. C’était un homme très droit, élégant et rigoureux. Je lui ai donc fait concevoir un monument à son image : une sépulture en granit noir symbolisant sa droiture et son chic naturel. J’ai aussi fait graver un avion sur sa stèle pour rendre hommage à sa passion pour l’aviation dont il avait fait son métier : il était pilote de ligne”.
Suzy, 57 ans
Je voulais laisser une trace avec une sépulture à mon image
“A la perspective de ma mort, j’ai une obsession : laisser une trace de mon passage sur terre. Je m’en suis donc occupé de mon vivant. J’ai d’abord acheté un emplacement au Père Lachaise, cimetière que j’affectionne tout particulièrement, en acquérant une vieille chapelle datant de 1850. Puis, j’ai installé à l’intérieur une sculpture que j’ai faite réaliser en Inde : un appareil photo monumental sculpté en marbre noir représentant l’appareil photo avec lequel j’ai parcouru le monde entier. J’ai dû me battre avec l’administration et l’architecte du patrimoine pour ne pas ajouter une porte à la chapelle. Mais j’ai tenu bon et obtenu gain de cause : je voulais que cette sculpture soit visible de l’extérieur ! Si vous passez devant, vous verrez qu’un QR code a été installé à l’entrée. Il donne accès à ma biographie et permet de connaître mon histoire.”
André Chabot, professeur retraité, écrivain et photographe passionné d’art funéraire, fondateur avec son épouse Anne de La Mémoire Nécropolitaine