Les funérailles musulmanes
Sur le plan numérique, l’islam est la deuxième religion en France, avec environ 4 millions de membres. Les musulmans sont divers par leur origine et par leur positionnement religieux (certains sont pieux et dévots, d’autres se revendiquent d’un islam avant tout culturel).
La mort est une étape nécessaire du devenir de l’homme, qui exige acceptation et soumission de sa part. Créé par Dieu, l’être humain a pour destin de retourner vers Lui.
Quelle attitude à l'égard du corps ?
Quand une personne est décédée, ses proches doivent lui fermer les yeux et la bouche, lui recouvrir le corps, puis prévenir la Mosquée pour que soit organisée la toilette rituelle. Sauf rares cas, celle-ci est une obligation, car la mort souille tout ce qu’elle atteint. La purification du corps s’accompagne d’une purification de l’âme. Elle est nécessaire avant de se présenter à Dieu.
N’importe quel croyant pieux peut prendre en charge la toilette, y compris un proche, pour peu qu’il connaisse le rituel. En tant que création divine, le corps est considéré comme sacré. Il doit être manié avec douceur. Il ne peut non plus être brûlé. La crémation est interdite car elle ne respecte pas la dignité du défunt.
Le don d’organes est désormais admis comme « un geste généreux destiné à sauver une vie humaine ». Il n’en va pas de même pour les soins de thanatopraxie. Toutefois, quand il s’agit de transporter un corps pour l’inhumer « au pays », les musulmans se conforment à la législation en vigueur qui rend obligatoires les soins de conservation.
La prière des obsèques
Il existe deux pratiques : se rendre directement au cimetière ou passer par la mosquée. Dans le second cas, le défunt est orienté vers le « mihrab », cette niche creusée dans le mur du fond de l’édifice, indiquant la direction de La Mecque.
L’Imam (ou une autre personne) conduit la prière prescrite, de courte durée. Contrairement aux prières habituelles, elle n’est accompagnée d’aucune prosternation ni inclination. Elle est scandée par l’exclamation « Allah Akbar » (« Dieu est le plus grand »), répétée quatre fois, et comporte, entre autres, une invocation en faveur du défunt et de tous les vivants et les morts.
Dans l’islam, les condoléances se déroulent sur une semaine. Les adieux définitifs au défunt surviennent quarante jours après le décès. Pour ce faire, voisins et amis se réunissent dans la maison du mort. En terre musulmane, les cimetières sont très fréquentés ; quand les fidèles y entrent (le plus souvent le vendredi), ils saluent tous les défunts puis se dirigent vers la tombe de leur mort, se mettent en face de son visage et prient pour lui. Il arrive aussi qu’un passage du Coran soit récité en son honneur.
Au cimetière
Enterrer ses morts est un devoir édicté par Dieu dans le Coran. Il incombe à la communauté tout entière. D’où les collectes qui sont faites pour recueillir les sommes nécessaires au « rapatriement » des corps, quand le cimetière ne comporte pas de carré musulman.
S’il n’y a pas eu passage par la mosquée, la prière des obsèques est dite au cimetière. Le défunt est descendu dans la fosse, placé sur le côté droit, le visage tourné vers La Mecque. La tombe est refermée au moyen d’une dalle que les hommes recouvrent de pelletées de terre. Pendant ce temps, on récite une sourate du Coran qui a trait à la résurrection.